Nouvelles orientations de gestion de la ressource en eau

Au sortir d’une nouvelle sécheresse, les débats sont relancés sur la gestion de l’Eau et des conflits d’usages, notre EPAGE doit se positionner et initie donc une concertation pour débattre de ce sujet fondamental, des pistes sont lancées !…

Notre regard se porte bien évidemment sur les domaines de compétences de notre établissement public : la Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) et ses compétences annexes, dans la perspective des évolutions liées au changement climatique et ses enjeux sur la ressource en Eau, ainsi que sur notre compétence en aménagement d’équipements à vocation touristique et sportive.

Un constat scientifique…

En préambule, il est important de rappeler que de nombreux rapports internationaux, nationaux ou plus régionaux (ONU, OCDE, GIEC, Acclimaterra, ASTEE…) démontrent, s’il en était encore besoin, que notre ressource en Eau subit des modifications très importantes en lien avec les changements climatiques. Si la pluviométrie annuelle ne parait pas modifiée, sa répartition sera nettement différente, entrainant des épisodes extrêmes plus sévères et plus fréquents : inondations, orages, et sécheresse.

Le rôle de nos collectivités devient encore plus prépondérant dans la prise en compte de ces nouveaux enjeux dans l’aménagement du territoire pour une gestion de l’eau intégrée. Des solutions notamment basées sur la nature définies par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ses ressources (UICN) existent et nous nous devons de les mettre en œuvre plus rapidement et plus fortement. Les outils d’aménagement du territoire tel le Schéma de COhérence Territorial (SCOT) ou les Plans Locaux d’Urbanisme intercommunal (PLUi) font partie de la solution pour accompagner ces évolutions indispensables au même titre que d’autres projets de territoire explicités ci-dessous.

Les principes fondamentaux de notre intervention dans la GEMAPI pourraient se résumer en quelques points :

  • Définir des projets où le retour à la nature est au centre de nos préoccupations,
  • Définir un projet de territoire où l’Eau reste le plus longtemps possible dans les bassins versants (limiter les crues et être plus résilient face aux sécheresses en dépendent)
  • Répondre et prioriser les usages dans le cadre de l’intérêt général de la préservation de notre ressource.

Ces principes posés et les orientations stratégiques de restauration du bon état écologique des masses d’eau de notre territoire évoquées dans la Directive Cadre sur l’Eau et reprises dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire Bretagne ou le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) Vienne, plusieurs Contrats Territoriaux des Milieux Aquatiques (CTMA) se déclinent alors localement pour une mise en œuvre effective.

Il est donc aisé de comprendre alors que les cours d’eau, les zones humides, les plans d’eau ou mares, les ripisylves ou haies reliées à l’occupation des sols deviennent des maillons essentiels de cette stratégie de rétention au plus proche de la retombée des gouttes d’eau : finalement la connaissance et la définition parfaite du fonctionnement hydrologique de nos territoires, et, des trames vertes et bleues sont indispensables.

Si on croise ces informations aux usages d’alimentation en eau potable (consommation), aux usages agricoles (abreuvement, irrigation, …), aux usages industriels (prélèvement, énergie,…) ou encore aux usages de loisirs (pêche, canoë, baignade, …) ; notre travail se dessine alors pour éviter les conflits à venir quant à la gestion de la ressource que chacun voudra apprivoiser et/ou s’approprier.

Dès lors, le lien entre nos contrats de territoires et des Plans Climat Air Energie Territoriaux (PCAET) semble d’une évidence déconcertante. La mise en œuvre de Plans d’Alimentation Territoriaux posera inévitablement la question de l’accès à l’Eau mais notre vigilance portera alors sur les réponses aux questions : pour en faire quoi et comment ? Abreuvement du bétail ? Irrigation ? Mais de quelles cultures ? Il existe une différence notoire de consommation d’eau entre prairies, maraichage et grandes cultures par exemple. L’énergie hydroélectrique et la problématique des très nombreux plans d’eau entreront aussi dans ce champ de réflexion. Ces nouveaux enjeux doivent être pris en compte dans nos programmes de travaux.